Le Parc naturel régional d’Armorique a lancé cette année un appel à manifestation d’intérêt auprès des communes pour mettre en avant la nature et préserver la biodiversité sur le territoire, l’une de ses missions phare. Végétalisation d’une cour d’école, d’un cimetière, de places dans les bourgs, création de vergers… 10 communes ont répondu à l’appel avec des projets concrets qui bénéficieront de l’aide du Parc d’Armorique à l’horizon 2025.
L’appel à manifestation d’intérêt lancé en juin 2023 auprès des 44 communes du territoire s’inscrit dans le cadre d’un ambitieux programme porté par le Parc en faveur de la trame verte et bleue.
Ce programme qui bénéficie du soutien financier de l’Europe et de la Région permet notamment au Parc d’accompagner des projets d’aménagement, de gestion, de préservation et de restauration des espaces habités. L’objectif : limiter la fragmentation des milieux naturels et renaturer les espaces urbanisés.
L’enveloppe globale de 200 000 euros allouée à ce programme va permettre aux équipes du Parc d’Armorique de fournir un accompagnement financier et technique aux communes souhaitant développer la trame verte et bleue à travers des travaux d’aménagement (création de vergers, de haies, désimperméabilisation des sols par de la végétalisation…).
La « trame verte et bleue », de quoi parle-t-on ?
Engagement phare du Grenelle de l’Environnement en matière de biodiversité, la trame verte et bleue est une démarche qui vise à maintenir et reconstituer un couloir écologique entre des réservoirs de biodiversité pour que les espèces animales et végétales puissent communiquer, circuler, s’alimenter, se reproduire, se reposer…
La nature doit en effet être préservée partout, et pas seulement dans certains lieux remarquables comme les réserves naturelles, les zones Natura 2000 etc.
Les communes participantes et les projets lauréats
La participation était au rendez-vous avec 10 communes ayant soumis leur dossier dans les temps. Face à la qualité des projets reçus, le comité syndical du Parc a souhaité attribuer un budget pour toutes les communes ayant déposé un dossier. Il s’agit des communes de : Châteaulin, Commana, Dinéault, Hanvec, Le Faou, Logonna Daoulas, Plounéour-Ménez, Rosnoën, Sizun et Telgruc sur Mer.
En 2024-2025, le Parc va ainsi apporter une aide financière et technique aux projets suivants :
- Aide au financement de l’étude et travaux pour la végétalisation de la cour de l’école élémentaire Marie Curie de Châteaulin (29150) ;
- Aide au financement des travaux pour la végétalisation des places de la commune de Commana (29450) ;
- Aide au financement des travaux pour la végétalisation d’une entrée de bourg à Dinéault (29150) ;
- Aide au financement des travaux pour la végétalisation de l’école publique Per Jakez Helias de Hanvec (29460) ;
- Aide au financement de l’étude et des travaux pour pérenniser et conserver la lignée d’arbres quasi-centenaires de la commune du Faou (29590) ;
- Aide au financement des travaux pour la végétalisation de l’espace de loisir de Logonna Daoulas (29460) ;
- Aide au financement- de la création de vergers sur la commune de Plounéour-Menez (29410) ;
- Aide au financement de l’étude et des travaux pour la végétalisation de la cour de l’école, de la place de la mairie et des abords de la salle polyvalente sur la commune de Rosnoën (29590) ;
- Aide au financement des travaux de la végétalisation du centre-bourg de Sizun (29450) ;
- Aide au financement de l’étude et des travaux pour la végétalisation du cimetière de la commune de Telgruc sur mer (29560).
Quels impacts positifs pour la nature et sa biodiversité ?
Si ces projets répondent au besoin de nature des habitants (voir encadré 2), leur concrétisation sera également un coup de pouce pour la biodiversité.
✓ Des arbres pas seulement décoratifs : Source de nourriture ou d’habitat pour de nombreux oiseaux, insectes et petits mammifères, l’arbre est un véritable refuge pour la biodiversité. Son retour en ville permet ainsi d’attirer des espèces qui ne seraient pas là autrement.
✓ Sous nos pieds, la biodiversité : Méconnu du grand public, le sol abrite pourtant une part de biodiversité plus importante que la surface de la terre (vers de terre , bactéries et champignons). Sa désimperméabilisation lui permet de retrouver ses fonctions essentielles, qui font du sol la base de la vie pour tous les êtres vivants : filtrage et stockage de l’eau, participation au cycle de nombreux éléments nécessaires au développement des plantes, apport de nourriture pour de nombreuses espèces.
✓ La végétation au service de la lutte contre la pollution : Outre ses bienfaits pour la biodiversité, la végétalisation des espaces habités permet de réduire la pollution de l’air, des sols, de l’eau mais aussi des pollutions auxquelles l’on pense moins comme la pollution lumineuse et sonore. Elle permet aussi de lutter contre les îlots de chaleur. On parle alors de Solution d’adaptation fondée sur la Nature puisqu’il s’agit d’une démarche d’adaptation au changement climatique qui s’appuie sur la nature et ses multiples services.
Un défi prioritaire pour les habitants du Parc
Face à l’urgence d’adapter les villes aux changement climatique et de lutter contre l’érosion de la biodiversité, les projets soutenus font écho aux attentes des habitants du Parc d’Armorique.
Concertés en 2023 lors d’une enquête en ligne sur le futur projet de territoire, 72% des répondants ont rappelé que la protection de la nature et la restauration de la nature était pour eux une priorité.
Les prochaines étapes
Le Parc d’Armorique s’apprête à lancer les marchés pour sélectionner l’ensemble des prestataires qui prendront part à l’aventure afin de lancer les premiers chantiers au début du printemps.
Un retour d’expérience et des formations seront proposés par le Parc à l’issue de ce vaste programme de travaux pour inspirer les communes du territoire et déployer d’autres projets d’aménagement en faveur de la biodiversité.