Stage de Master 2 sur la Spartine

Dynamique spatiale de la Spartine à fleurs alternes (Sporobole alterniflore) et évaluation des mesures de gestion

Les prés salés de la rade de Brest connaissent d’importantes transformations environnementales en raison, entre autres, de la progression spectaculaire de la Spartine alterniflore (aujourd’hui renommée Sporobole alterniflore). Cette poacée robuste d’origine américaine a fait son apparition en Europe en 1836 et s’est peu à peu installée en France à partir de la fin du 19s. Cette Espèce Exotique Envahissante (EEE) menace directement la biodiversité des slikkes et schorres qu’elle colonise. Sa propagation en vase molle est très rapide et peut atteindre jusqu’à 1 m par an. Sa prolifération conduit à une homogénéisation des milieux et à une perte de fonctionnalité des habitats d’oiseaux limicoles et de la macrofaune des vasières. Elle entraîne la disparition des plantes de prés salés typiques de la rade de Brest telles que l’Obione (Halimione portulacoides), la Salicorne (Salicornia sp.), l’Aster maritime (Aster tripolium L.), ou encore la Petite lavande de mer (Limonium humile). Cette dernière est protégée au niveau national depuis 1982 en raison de sa rareté et de son caractère endémique. En France, elle n’est présente qu’en rade de Brest.

Actuellement, la Spartine a envahi l’ensemble des anses de la rade de Brest. Elle est présente sur plus de 60% des surfaces occupées par des végétations caractéristiques de la slikke et du schorre. Face à ce constat, la lutte contre la prolifération de la Spartine fait partie intégrante des actions du Parc naturel régional d’Armorique (PNRA), gestionnaire des sites Natura 2000 de la rade de Brest. Dès 2010, en partenariat avec des chercheurs, des gestionnaires locaux et des associations de protection de la nature, des chantiers expérimentaux ont été menés par le PNRA pour tester les différents types de luttes. Un certain nombre d’entre elles ont été abandonnées car peu efficaces, pénibles ou trop onéreuses par rapport au résultat obtenu (arrachage, fauche, enlèvement pied par pied, étrépage en vase molle, piétinement). D’autres mesures se sont avérées plus efficaces et ont été reconduites (recouvrement par bâche pendant une longue durée, isolement de taches de Spartine par creusement de petites tranchées autour, etc.). En parallèle, la cartographie précise des secteurs colonisés par la Spartine et des stations de L. humile a permis l’élaboration, en 2015, d’une stratégie de priorisation.  Basée sur différents critères environnementaux, techniques et humains, cette stratégie a défini une vingtaine de sites d’intervention prioritaires.

Le stage proposé devra répondre à 2 principaux objectifs :

  1. Poursuivre l’actualisation de la cartographie, initiée dans un premier stage de Master 2, sur deux sites « à Spartine » (Baie de Daoulas et Pedel) à partir d’images à haute résolution acquises par drone. La comparaison de ces images récentes avec les photographies anciennes de l’IGN permettra de cartographier les secteurs envahis par la Spartine, de quantifier les superficies affectées, d’estimer les tendances évolutives.
  2. À partir de la littérature scientifique et des documents de gestion du PNRA, établir un état des lieux des mesures de lutte contre la Spartine (à l’échelle internationale, nationale et locale). Il s’agira d’évaluer l’efficacité des mesures de gestion existantes et d’explorer de nouvelles solutions fondées sur la nature, ceci en vue de repositionner de nouvelles stratégies de gestion de la Spartine en rade de Brest.

Des réunions ou entretiens pourront être organisés avec les acteurs du territoire (scientifiques, gestionnaires, associations de protection de la nature, etc.) dans le but d’alimenter une vision globale sur la dynamique de la Spartine, les enjeux patrimoniaux et écologiques associés et les mesures de gestion en cours.

Les livrables de ce stage (évaluation, recommandations et cartographie actualisée) contribueront aux réflexions sur la stratégie de gestion du Parc. Ils pourront être présentés aux parties prenantes pour initier la mise en œuvre d’un nouveau plan d’action.

 

  • Profil recherché : Etudiant (h/f) en master 2 (écologie, géographie, gestion de l’environnement)

     

    Connaissances et compétences :

    • Connaissances écologiques/naturalistes
    • Compréhension des enjeux environnementaux
    • Connaissances en géomatique, photo-interprétation et cartographie
    • Compétences en recherche documentaire et analyse bibliographique
    • Compétences en cartographie et télédétection
    • Capacités rédactionnelles pour la production de livrables clairs

    • Durée : 6 mois, de mars à août 2025
    • Permis B indispensable.
    • Gratification de stage réglementaire
    • Mise à disposition des outils de l’équipe : matériel informatique, véhicules de service, documentation.
    • Lieu du stage : Bureau de rattachement : locaux de l’Institut Universitaire Européen de la Mer, à Plouzané (29)

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