L’agriculture a un rôle important à jouer sur le territoire pour contribuer à son équilibre économique, environnemental et social. Le Parc a choisi d’encourager une agriculture à dimension humaine, attachée aux savoir-faire, créatrice d’emplois locaux. Rien ne se fait sans les agriculteurs, acteurs incontournables du monde rural. Le rôle du Parc est d’impulser, d’accompagner, de porter et de valoriser des projets et initiatives durables, respectueux des ressources naturelles et des paysages, tout en favorisant des filières alimentaires de proximité.
Du champ à l’assiette : le Projet Agricole et Alimentaire de Territoire du Parc d’Armorique
Depuis 2021, le Parc d’Armorique porte un Projet Agricole et Alimentaire de Territoire (PAAT). Celui-ci doit permettre de fédérer les acteurs qui, de près ou de loin, sont en lien avec l’alimentation sur le territoire : du champ (= les producteurs) à l’assiette (= les consommateurs).
L’objectif : favoriser une agriculture durable pour garantir une alimentation locale et de qualité qui profite à tous et assure une juste rémunération des producteurs.
En cohérence avec les actions portées sur le parc et les territoires voisins, le PAAT s’appuie sur 4 leviers :
- Favoriser l’installation des éleveurs et la transmission des exploitations pour une agriculture durable.
- Accompagner les exploitations dans la transision agroécologique.
- Soutenir le développement de filières alimentaires locales.
- Sensibiliser les habitants aux enjeux liés à l’alimentation durable et en favoriser l’accès à tous.
Plan agri-environnemental et climatique
Le Parc accompagne plus de 200 agriculteurs (30% des exploitations agricoles) dans le maintien et l’évolution de leurs pratiques pour le respect de l’environnement, de la biodiversité, de l’eau et des milieux naturels, en particulier les landes et les zones humides. Il porte ainsi l’animation d’un Plan agri-environnemental et climatique en partenariat avec les Syndicats de bassins versants, permettant la contractualisation de Mesures agri-environnementales (MAE) sur près de 40% de la Surface Agricole Utile du territoire.
Concours de pratiques agro-écologiques
Le Parc assure également la coordination du Concours Général Agricole des pratiques agro-écologiques du Nord Finistère en partenariat avec les Syndicats de bassin versant. Chaque année, le jury récompense des agriculteurs qui s’investissent dans une valorisation agronomique de leurs prairies (fauche, pâturage), tout en préservant la biodiversité présente dans ces milieux particuliers.
Paiements pour services environnementaux
Une expérimentation est conduite en 2020-2021 pour le déploiement de paiements pour services environnementaux (PSE) auprès des éleveurs dans les monts d’Arrée, dans le cadre de la mise en œuvre du Plan biodiversité. Le but est de lutter contre l’érosion de la biodiversité notamment dans les espaces structurés et gérés par l’activité agricole. Il s’agit ainsi de valoriser les pratiques de préservation des sols, de l’eau et de restauration de la biodiversité des milieux aquatiques et humides.
Le territoire foisonne de produits de qualité et de savoir-faire remarquables. Pourquoi ne pas en profiter en consommant « local » ? C’est toute la démarche que le Parc met en œuvre depuis de nombreuses années afin de relocaliser la production et rapprocher consommateurs et paysans. Depuis 2021, cet engagement est renforcé par le Projet Agricole et Alimentaire de Territoire (PAAT) que porte le Parc afin de fédérer les acteurs qui sont en lien avec l’alimentation sur le territoire du champ (les producteurs) à l’assiette (les consommateurs).
Les circuits courts
Le Parc s’investit dans la promotion des producteurs locaux, porteurs de savoir-faire et de produits de qualité. La marque Valeurs Parc naturel régional s’adresse aux éleveurs impliqués dans la production de viande à l’herbe (bovine et ovine). D’autres produits sont à l’étude pour une labellisation prochaine : plantes médicinales, produits laitiers.
Le projet FOCAL, pour une approche collective des filières alimentaires territorialisées
Depuis 2020, le Parc anime une réflexion collective sur le développement de filières relocalisées pour les productions bovines lait et viande valorisant les pratiques agro-écologiques actuelles, et croisant les comportements des consommateurs avec les stratégies des acteurs économiques impliqués, depuis la production agricole jusqu’à la distribution. Ce travail doit permettre de :
- mesurer la faisabilité d’une filière territoriale lait et/ou viande bovine à l’échelle du bassin de vie du Pays de Brest et à partir de produits issus d’exploitations à dimension familiale (conventionnelles, AB),
- faire émerger un groupe d’acteurs économiques engagés,
- poser les bases de la/les filière(s) identifiée(s) pour une relocalisation de l’alimentation.
Ce travail autour des filières locales, initié dans le cadre d’un programme européen LEADER, se poursuit à travers le Projet Agricole et Alimentaire de Territoire (PAAT). Il permettra par exemple d’apporter une réponse coordonnée aux besoins de la restauration collective, encouragée par le dispositif Agrilocal porté par le Département du Finistère.
Le nouveau visage des agriculteurs
En Bretagne, on compte aujourd’hui 1 installation pour 3 départs à la retraite. La moitié des agriculteurs ont plus de 50 ans et cesseront leur activité dans les 10 années à venir. Le profil des porteurs de projet évolue : plus de 40 % des nouveaux agriculteurs ne sont pas issus du milieu agricole (NIMA) et beaucoup désirent s’installer dans le cadre d’une reconversion professionnelle sur des petits projets diversifiés axés sur la qualité des produits, leur valorisation par la transformation et des circuits de vente locaux, et souvent en Agriculture Biologique. Pour assurer la pérennité des futures activités agricoles, l’installation de ces NIMA incite à repenser la formation et l’accompagnement, du fait de cette spécificité et des difficultés qu’ils rencontrent pour intégrer la profession (recherche de foncier, développement d’un réseau socio-professionnel…).
Un espace test-agricole
En septembre 2020, pour aider à l’installation d’agriculteurs sur le territoire, le Parc naturel régional d’Armorique a mis en place un espace-test agricole dédié à l’élevage, une première en Bretagne ! Situé au domaine de Menez Meur, maison du Parc naturel régional d’Armorique, il permet à des porteurs de projets de tester leur projet d’installation en développant de manière autonome et responsable une activité agricole grandeur réelle dans un cadre juridique et matériel sécurisé pendant une durée d’un an, renouvelable deux fois (soit trois ans). Cela réduit la prise de risque et les investissements au lancement de l’activité. L’espace-test met à disposition des porteurs de projet du foncier, des bâtiments et équipements, du matériel et surtout un accompagnement personnalisé grâce aux agents animaliers présents sur site et aux structures partenaires (CAE-Chrysalide, GAB 29, CIVAM 29). L’objectif : leur donner la possibilité d’évaluer eux-mêmes leur projet pour décider de la poursuite, de l’ajustement ou de l’abandon de celui-ci.
Coopérative d’installation en agriculture paysanne
En participant à sa gouvernance, le Parc soutient également la coopérative d’installation en agriculture paysanne (CIAP) du Finistère. La CIAP rassemble des acteurs du monde agricole (GAB29, CIVAM29, Confédération paysanne, Lycée d’enseignement agricole public CMK, Terre de liens), de l’Economie Sociale et Solidaire (Chrysalide – coopérative d’activités et d’emploi du Finistère), et des collectivités. La CIAP propose la Formation paysan créatif (sur 1 an, financée par la Région Bretagne et France Travail), en complémentarité des dispositifs existants d’aide à l’installation . Elle pourrait à terme proposer du portage d’activités agricoles, voire coordonner les espaces-test agricoles du Finistère.
Les races bretonnes
Les races bretonnes constituent l’une des richesses de la biodiversité au même titre que les espèces sauvages. On compte parmi ces races : les vaches Bretonne Pie Noir, Armoricaine, Froment du Léon, les moutons d’Ouessant, Belle-Ile et Landes de Bretagne, la chèvre des fossés, le Porc blanc de l’Ouest, la poule Coucou de Rennes ou l’abeille noire bretonne.
Elles ont failli disparaître dès la révolution agricole puis à l’heure de l’agriculture productiviste d’après-guerre. La plupart d’entre elles connaissent aujourd’hui un regain d’intérêt et certaines trouvent de plus en plus leur place dans des systèmes de production économiquement viables.
Les éleveurs et professionnels qui font le choix des races locales bretonnes, travaillent dans le respect de leur environnement, tout en cultivant la différence culturelle régionale. La majorité d’entre eux fonctionne en circuit court : ils produisent, transforment et commercialisent leurs produits à la ferme ou sur les marchés locaux.
Conserver et valoriser ces races
Le Parc d’Armorique est engagé depuis les années 1990 dans la conservation des races domestiques bretonnes, aux côtés des éleveurs réunis en associations. Le Domaine de Menez Meur à Hanvec est le fer de lance de cette mission : toutes les races de vaches, moutons, chèvres, porcs et chevaux y sont élevées. Les animaux sont présentés au public pour le sensibiliser à ce patrimoine et transmis vers des élevages.
Depuis 2011, le Parc travaille en partenariat avec la Fédération des Races de Bretagne, qui intervient sur la valorisation professionnelle de ces races, de leurs produits et des systèmes agricoles associés. L’élevage de Menez Meur est présent aux concours agricoles régionaux et nationaux, où il est régulièrement primé. De plus, son cheptel est mis à profit pour entretenir les milieux naturels du domaine, montrant clairement la complémentarité de la préservation des biodiversités sauvage et domestique.
Enfin, le domaine vient en appui aux associations d’éleveurs dans leurs projets. Depuis 2016, le Parc accueille la pépinière de chevrettes de l’Association de sauvegarde et de promotion de la Chèvre des fossés. L’objectif est de faciliter l’émergence de projets de production fromagère avec cette race locale. Ceci pour réaffirmer son intérêt agricole, en permettant l’acquisition de cheptels constitués de jeunes chèvres « prêtes à mettre bas » choisies et élevées pour leurs qualités laitières.
Pour tout comprendre et agir pour une agriculture et une alimentation durables en Armorique, retrouvez notre diagnostic de la production agricole, des filières alimentaires et de la consommation sur le Parc.