Le Life intégré Marha (MARine HAbitats) est un projet européen de 8 ans piloté à Brest par l’Office Français de la Biodiversité. Ce projet réunit des scientifiques et des gestionnaires de site Natura 2000 et a pour but de renforcer la connaissance, le suivi et la gestion des habitats marins dans des zones Natura 2000. Le life Marha regroupe 12 partenaires dont le Parc d’Armorique.
La rade de Brest, un écosystème marin riche et fragile
La rade de Brest et l’estuaire de l’Aulne présentent des espaces naturels aussi riches que variés : estrans sableux, rocheux, cordons de galets, prés salés, vasières, et habitats marins exceptionnels tel que les bancs de maërl, les herbiers de zostères ou les champs de blocs.
Les activités humaines ont depuis longtemps mis à profit cette extrême richesse écologique. Des activités professionnelles (pêche, conchyliculture…) et de loisirs (pêche à pied, découverte…) sont aujourd’hui encore entièrement dépendantes du bon fonctionnement de cet écosystème fragile.
Ainsi en rade de Brest comme ailleurs, les habitats marins sont un patrimoine naturel commun et il est de notre responsabilité de les protéger.
Pour la préservation des habitats naturels, des oiseaux sauvages et de leurs milieux de vie, la partie sud de la rade est une aire marine protégée. Elle s’inscrit dans le réseau européen des sites Natura 2000 depuis 2004. Le Parc d’Armorique est opérateur local du site et s’est inscrit dans le projet Life Marha pour développer encore plus les actions en faveur de la préservation du milieu marin.
Quelles actions du Life Marha en rade de Brest ?
Quatre habitats marins sont concernés en rade de Brest par le Life Marha : les bancs de maërl , les herbiers de zostères, les champs de blocs et les vasières. La rade est d’ailleurs identifiée comme un site pilote pour l’habitat maërl puisqu’il s’agit d’un des sites les plus importants d’Europe.
Zoom sur… Un protocole inédit pour mieux connaître les bancs de maërl
Trésor de la rade de Brest, le maërl est une algue rouge calcaire qui vit librement sur les fonds de sables ou de vases. L’accumulation de nombreux brins forme un banc de maërl et abrite de nombreuses espèces (poissons, coquillages, crustacés, etc.)
Indispensable et fragile, le maërl grandit de moins d’un millimètre par an et se casse facilement. En rade de Brest, il est soumis à de nombreuses pressions : pêche, eutrophisation, mouillages, etc.
Pour mieux le connaître et le préserver, le Parc d’Armorique a missionné l’IUEM pour développer un protocole en plongée permettant de qualifier l’état de santé des bancs de maërl de la rade par relevés photographiques. En bref, le protocole est le suivant :
- Sur chaque site, 10 photos sont réalisées sur 10 mètres.
- Sur chaque photo, les pourcentages de recouvrement de maërl vivant, de maërl mort, de sédiments, d’algues et de faune sont évalués.
- A partir de ces données, un indice est calculé et permet de définir l’état de santé du maërl sur les différents sites.
Ce protocole a été testé sur une trentaine de stations et est enfin prêt. Pour découvrir ce protocole et les premiers résultats, vous pouvez consulter le rapport disponible ici.
Précieux outil de connaissance pour les gestionnaires d’espaces naturels, ce protocole a vocation à être déployé sur d’autres aires marines protégées abritant des bancs de maërl en 2024 et en 2025 comme le Golfe du Morbihan.
Toutes les actions du Life Marha en rade de Brest s’appuient sur le Document d’Objectifs Natura 2000 et s’articulent autour de ses axes :
- Connaître : l’état de conservation des habitats marins, les activités, et les pressions.
- Impliquer le plus grand nombre : partenaires institutionnels, élus, usagers, habitants…
- Agir en menant des actions concrètes de préservation ou de restauration des habitats,
- Sensibiliser pour faire connaître les enjeux de biodiversité en lien avec les habitats marins, parce qu’il devient urgent de collectivement limiter notre incidence sur le milieu marin.
La collaboration avec la recherche scientifique, les suivis et observations et le développement de protocoles en sciences participatives contribuent à une meilleure connaissance des habitats marins.
S’agissant des actions de préservation, le Parc les poursuit notamment sur la lutte contre les espèces envahissantes comme la Spartine américaine. Grâce au projet Life Marha, il souhaite également encourager et tester la mise en place de mouillages à moindre impact.
Enfin cela se traduit également par la création de nouveaux lieux d’échanges pour mettre en relation citoyens et scientifiques, le développement d’un réseau « d’ambassadeurs de la rade », l’accompagnement des porteurs de projets, et le développement des aires marines éducatives autour de la rade de Brest. Sur ce dernier point, le Parc accompagne l’école de Logonna-Daoulas dans la démarche depuis septembre 2019.
Si vous souhaitez vous impliquer et contribuer à ses actions en rade de Brest, contactez-nous !
Budget global de 539 963 € sur 8 ans (2017-2025)