Les zones humides sont un trésor de biodiversité. Elles accueillent de nombreuses espèces animales et végétales et jouent un rôle majeur dans la gestion de la ressource en eau. Le Parc naturel régional d’Armorique est candidat au label Ramsar pour faire reconnaître au niveau international la richesse des zones humides de son territoire. Ce label permettra également de valoriser les actions menées sur le Parc pour préserver les zones humides.
Un engagement et une ambition au service de sites d’exception
Face à la disparition et à la dégradation des zones humides à travers le monde, un traité intergouvernemental a été adopté en 1971 dans la ville iranienne de Ramsar. La Convention sur les zones humides ou Convention de Ramsar a pour mission « La conservation et l’utilisation rationnelle des zones humides ».
C’est le plus ancien accord moderne mondial et intergouvernemental sur l’environnement. Aujourd’hui, 170 pays dans le monde ont ratifié la convention et ont construit un réseau de plus de 2400 sites. En France, 50 sites ont été labellisés dont des zones humides emblématiques telles que la Camargue, la Brenne, la baie du mont Saint Michel ou le golfe du Morbihan.
Le label Ramsar récompense les sites et les acteurs qui ont su préserver et conserver les zones humides, tout en permettant un maintien des activités traditionnelles et économiques.
Pour prétendre au label, les sites doivent répondre à des critères écologiques mettant en avant leur importance internationale pour la préservation des zones humides. D’autres critères entrent en jeu tels que la cohérence territoriale, la gestion des milieux, le mode de gouvernance ainsi que le portage politique du projet. Seuls des territoires d’exception peuvent prétendre au label Ramsar.
Un atout pour le territoire
La convention de Ramsar n’induit aucun impact réglementaire. Le label n’entraîne aucune modification de la législation. Il vient en complément des dispositifs de protection de la nature d’ores et déjà effectifs (tels que Natura 2000 ou les réserves naturelles). Il permet de valoriser les mesures de gestion et les activités économiques permettant le maintien des zones humides et de leur biodiversité.
Les avantages de ce label sont multiples :
- Valorisation de la biodiversité, des activités et des patrimoines
- Dynamique de réseau et visibilité internationale
- Attractivité du territoire : cadre de vie, tourisme nature
- Engagement collectif en faveur des zones humides
- Partage et renforcement des connaissances
- Vitrine des zones humides : exemplarité, référence, expérimentation
Un partenariat pour la valorisation des milieux aquatiques dans le Finistère
Au cours d’un colloque sur les zones humides à Brest en 2016, le potentiel écologique du Finistère a été mis en avant par l’association Ramsar France. Le Conseil départemental du Finistère et le Forum des Marais Atlantiques, partenaires au sein de la Cellule d’animation pour les milieux aquatiques (CAMA) ont alors proposé d’accompagner les territoires souhaitant s’engager dans cette démarche.
Des études écologiques et sociologiques, réalisées par l’Université de Rennes 2, ont confirmé le potentiel de plusieurs sites finistériens. Deux d’entre-eux font partie du Parc naturel régional d’Armorique : les monts d’Arrée et la rade de Brest.
La labellisation engagée pour les monts d’Arrée
Avec une surface de plus de 10 000 hectares, les monts d’Arrée forment le plus vaste espace naturel de Bretagne. On y trouve le plus grand ensemble de landes et de tourbières de l’Ouest de la France. Situé en tête de bassin versant des principaux fleuves côtiers du Finistère (Aulne, Elorn, Douron, Penzé…), les monts d’Arrée jouent un rôle crucial pour l’alimentation en eau potable, la gestion des inondations et le soutien d’étiage.
Il s’agit d’un immense complexe de zones humides comprenant des tourbières, des landes, des prairies humides, des cours d’eau et des plans d’eau. On retrouve ici une biodiversité rare, menacée au niveau mondial et adaptée aux conditions particulières du milieu. Au niveau floristique, citons par exemple le Malaxis des marais, la Sphaigne de la Pylaie ou les droséras. Côté faune, les monts d’Arrée sont un site remarquable pour certains oiseaux comme le Courlis cendré ou les busards. Ils hébergent également pour des insectes tels que le Sympétrum noir ou le Damier de la succise.