Incendie des Monts d’Arrée : tenir compte des impacts pour définir les prochaines étapes

Un 1er comité de pilotage piloté par le Conseil départemental du Finistère et la Préfecture du Finistère s’est réuni le 1er septembre 2022 pour donner les contours d’un plan d’action pour la restauration des Monts d’Arrée (plus d’informations ici). À cette occasion, un premier bilan environnemental réalisé grâce aux observations de terrain faites par les équipes du Parc, du Conservatoire botanique national de Brest, de Bretagne Vivante ou encore de l’ONF a été présenté.

➡ Au total, plus de 2200 ha ont été incendiés cet été, dont 1900 ha de landes et tourbières et 200 ha de résineux

Selon les équipes du Parc en lien avec les spécialistes de Bretagne vivante, l’incendie n’aurait pas d’impact dramatique sur les espèces d’oiseaux emblématiques des Monts d’Arrée comme les Courlis cendrés et les Busards Saint-Martin et cendrés : en fin de période de nidification au moment des incendies, ils auraient pu s’envoler. L’inquiétude porte davantage sur la micro-faune (insectes, mollusques, petits mammifères et oiseaux, amphibiens, reptiles) qui probablement, n’a pas pu fuir : c’est le cas de l’Engoulevent d’Europe qui nichait au sol au moment des incendies. 


Le Conseil départemental du Finistère et la Préfecture du Finistère viennent de présenter leurs actions à venir suite à l’incendie qui a touché les Monts d’Arrée. De son côté, le Parc d’Armorique va poursuivre le travail engagé de longue date pour préserver et restaurer les landes et les tourbières et notamment en accompagnant les agriculteurs dans leur gestion durable.

Réparti sur 10 000 ha, le site Natura 2000 des Monts d’Arrée, dont le Parc est opérateur, abrite le plus grand ensemble de landes atlantiques de France et le plus important complexe de tourbières de Bretagne. D’après les premières observations, l’incendie aurait touché plus de 15% du site et brûlé environ 1100 ha de landes et 380 ha de landes humides et tourbières. Selon les équipes du Parc en lien avec les spécialistes de Bretagne vivante, l’incendie n’aurait pas d’impact dramatique sur les espèces d’oiseaux emblématiques des Monts d’Arrée comme les Courlis cendrés et les Busards Saint-Martin et cendrés : en fin de période de nidification, ils sont en cours de migration ou sont tous, jeunes ou adultes, en capacité de voler.
→ Pour en savoir plus, retrouvez le communiqué de presse dédié aux impacts environnementaux.

Les prochaines étapes pour tenir compte des impacts de l’incendie

  • évaluer précisément les impacts de l’incendie
    • un groupe de travail va se réunir la semaine prochaine avec les acteurs de terrain comme Bretagne Vivante, le Conservatoire botanique de Brest, la Fédération de chasse du Finistère ou encore les syndicats de bassin.
    • à plus long terme, et en complément, les suivis scientifiques sur la faune et la flore réalisés pour l’élat des lieux du programme Life Landes pourront être repensés, sur les secteurs impactés par l’incendie, pour aider à la décision et adapter les actions de gestion ou de restauration à engager. Par exemple, il s’agira de porter une attention particulière à la flore qui va recoloniser les parcelles incendiées.
  • revoir la priorisation des secteurs d’intervention du programme européen de préservation et de restauration Life Landes
    • les actions de réouverture des landes (par gyrobroyage) prévues à l’automne 2022 sur les parcelles de landes touchées par l’incendie seront fléchées sur d’autres parcelles. Par exemple, sur les secteurs de Loqueffret, Nord Trevezel ou du plateau de Ty Roz. Les parcelles ainsi ré-ouvertes seront mises en gestion (fauche / pâturage) des agriculteurs dont certains ont perdu leurs parcelles dans l’incendie.
    • il s’agit aussi d’identifier des zones de report pour la prochaine période de reproduction des oiseaux nicheurs comme le Courlis Cendré et engager des actions de restauration pour favoriser leur nidification au printemps prochain.
  • poursuivre les actions en faveur de la gestion des landes en lien avec les agriculteurs pour favoriser et pérenniser la fauche et le pâturage, deux pratiques agricoles traditionnelles qui présentent des bénéfices :
    • sur le plan écologique, les milieux en restant ouverts peuvent accueillir une biodiversité remarquable et fragile comme certains oiseaux nicheurs ;
    • sur le plan agricole, les éleveurs peuvent disposer d’espaces supplémentaires pour faire paître les animaux en été, libérant ainsi les prairies pour produire du foin ou un repos des parcelles après l’hiver ;
    • sur le plan de la lutte contre les incendies, l’action de gestion limite une trop forte évolution des landes, les broyages d’entretien en bordure de clôtures et l’action des animaux créent des zones coupe-feu contribuant à limiter la propagation des feux. 

L’action du Parc de longue date

  • préserver et restaurer les landes : depuis 2003, en tant qu’opérateur du site Natura 2000 des Monts d’Arrée et depuis 2021 grâce au programme européen LIFE Landes d’Armorique porté par le Parc d’Armorique, en partenariat avec le Département du Finistère et l’association Bretagne Vivante, avec le soutien financier de l’Europe, du Ministère de la Transition écologique et de la Région Bretagne
  • accompagner les agriculteurs dans la gestion des landes : depuis 1990, le Parc accompagne une quarantaine d’agriculteurs autour de la gestion des landes par fauche et par pâturage, dans le conseil sur le terrain et en permettant d’obtenir des financements de la Politique agricole commune (via des Mesures agri-environnementales et climatiques – MAEC) qu’il porte sur le territoire

Restauration VS régénération des landes : de quoi parle-t-on ?

  • la restauration implique une action de l’Homme pour réhabiliter un milieu naturel dont l’équilibre a été perturbé (souvent par l’action de l’Homme !)
    → par exemple : dans le cadre du programme Life Landes, le travail du Parc consiste à retirer des résineux, rouvrir les espaces pour la gestion des landes, boucher des drains , etc.
  • la régénération repose sur la résilience de la nature c’est-à-dire la capacité à se régénérer seule (c’est souvent le cas pour les landes après un incendie)
    → après l’incendie des Monts d’Arrée, le travail du Parc et de ses partenaires de terrain consistera surtout à voir comment la banque de graines réagit en observant les plantes qui repoussent et, si besoin, envisager une action de l’Homme.

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