L’agriculture occupe une place essentielle au sein du Parc naturel régional d’Armorique, contribuant à son équilibre économique, environnement et social. Le Parc a choisi d’encourager une agriculture à dimension humaine, attachée aux savoir-faire, créatrice d’emplois locaux. Rien ne se fait sans les agriculteurs, acteurs incontournables du monde rural. Le rôle du Parc est d’impulser, d’accompagner, de porter et de valoriser des projets et initiatives durables, respectueux des ressources naturelles et des paysages, tout en favorisant des filières alimentaires de proximité.
Plan agri-environnemental et climatique
Le Parc accompagne plus de 200 agriculteurs (30% des exploitations agricoles) dans le maintien et l’évolution de leurs pratiques pour le respect de l’environnement, de la biodiversité, de l’eau et des milieux naturels, en particulier les landes et les zones humides. Il porte ainsi l’animation d’un Plan agri-environnemental et climatique en partenariat avec les Syndicats de bassins versants, permettant la contractualisation de Mesures agri-environnementales (MAE) sur près de 40% de la Surface Agricole Utile du territoire.
Concours de pratiques agro-écologiques
Le Parc assure également la coordination du Concours Général Agricole des pratiques agro-écologiques du Nord Finistère en partenariat avec les Syndicats de bassin versant. Chaque année, le jury récompense des agriculteurs qui s’investissent dans une valorisation agronomique de leurs prairies (fauche, pâturage), tout en préservant la biodiversité présente dans ces milieux particuliers.
Paiements pour services environnementaux
Une expérimentation est conduite en 2020-2021 pour le déploiement de paiements pour services environnementaux (PSE) auprès des éleveurs dans les monts d’Arrée, dans le cadre de la mise en œuvre du Plan biodiversité. Le but est de lutter contre l’érosion de la biodiversité notamment dans les espaces structurés et gérés par l’activité agricole. Il s’agit ainsi de valoriser les pratiques de préservation des sols, de l’eau et de restauration de la biodiversité des milieux aquatiques et humides.
Le territoire foisonne de produits de qualité et de savoir-faire remarquables. Pourquoi ne pas en profiter en consommant « local » ? C’est toute la démarche que le Parc met en œuvre depuis de nombreuses années afin de relocaliser la production et rapprocher consommateurs et paysans. Il s’investit dans les projets alimentaires territoriaux qui concernent le territoire, notamment celui porté par le Département du Finistère.
Les circuits courts
Le Parc s’investit dans la promotion des producteurs locaux, porteurs de savoir-faire et de produits de qualité. La marque Valeurs Parc naturel régional s’adresse aux éleveurs impliqués dans la production de viande d’agneau. D’autres produits sont à l’étude pour une labellisation prochaine : viande bovine, plantes médicinales, produits de la mer.
Le projet FOCAL, pour une approche collective des filières alimentaires territorialisées
Le Parc anime une réflexion collective sur le développement de filières relocalisées pour les productions bovines lait et viande valorisant les pratiques agro-écologiques actuelles, et croisant les comportements des consommateurs avec les stratégies des acteurs économiques impliqués, depuis la production agricole jusqu’à la distribution. Ce travail doit permettre de :
- mesurer la faisabilité d’une filière territoriale lait et/ou viande bovine à l’échelle du bassin de vie du Pays de Brest et à partir de produits issus d’exploitations à dimension familiale (conventionnelles, AB),
- faire émerger un groupe d’acteurs économiques engagés,
- poser les bases de la/les filière(s) identifiée(s) pour une relocalisation de l’alimentation.
Ce travail permettra par exemple d’apporter une réponse coordonnée aux besoins de la restauration collective, encouragée par le dispositif Agrilocal porté par le Département du Finistère.
Ce projet est cofinancé par des fonds européens LEADER et le Syndicat de l’Elorn, partenaire.
Le nouveau visage des agriculteurs
En Bretagne, on compte aujourd’hui 1 installation pour 3 départs à la retraite. La moitié des chefs d’exploitation est âgée de plus de 50 ans. Des installations de plus en plus variées sont portées par des personnes non issues du milieu agricole (NIMA), qui représentent près de 30 % des porteurs de projets. Cela nécessite davantage d’accompagnement dans leur parcours d’installation, depuis l’émergence du projet jusqu’à l’installation définitive. Ces NIMA ont souvent des besoins spécifiques : manque d’expérience et de pratique du métier, difficulté d’accès au foncier, insertion dans le milieu agricole et territoire, déficit de compétences techniques, commerciales et entrepreneuriales.
Un espace test-agricole
Au Domaine Menez Meur, un espace-test agricole à vocation élevage est en construction. Il doit permettre à un porteur de projet de tester son projet d’installation, en développant de manière autonome et responsable une activité agricole grandeur réelle, dans un cadre juridique et matériel sécurisé. Cela réduit la prise de risques et les investissements pendant une durée d’un an, renouvelable deux fois (soit trois ans). Il pourra s’appuyer sur le cheptel du domaine. Seront également mis à sa disposition des bâtiments adaptés à l’élevage, le matériel et les conseils de techniciens animaliers du domaine et d’organismes agricoles. Ce projet innovant accueillera les premiers entrepreneurs à l’essai début 2021.
Coopérative d’installation en agriculture paysanne
Le Parc soutient également le lancement d’une coopérative d’installation en agriculture paysanne (CIAP) dans le Finistère, en complémentarité des dispositifs existants pour l’installation. La CIAP rassemble des acteurs du monde agricole (GAB29, CIVAM29, Confédération paysanne, Lycée d’enseignement agricole public CMK), de l’Economie Sociale et Solidaire (Chrysalide – coopérative d’activités et d’emploi du Finistère), et des collectivités. La CIAP propose une offre de formation (Formation paysan créatif d’un an financée par la Région Bretagne et Pôle Emploi). Elle pourra coordonner et orienter vers des espaces-test agricoles, et proposer à terme du portage d’activités agricoles.
Les races bretonnes
Les races bretonnes constituent l’une des richesses de la biodiversité au même titre que les espèces sauvages. On compte parmi ces races : les vaches Bretonne Pie Noir, Armoricaine, Froment du Léon, les moutons d’Ouessant, Belle-Ile et Landes de Bretagne, la chèvre des fossés, le Porc blanc de l’Ouest, la poule Coucou de Rennes ou l’abeille noire bretonne.
Elles ont failli disparaître dès la révolution agricole puis à l’heure de l’agriculture productiviste d’après-guerre. La plupart d’entre elles connaissent aujourd’hui un regain d’intérêt et certaines trouvent de plus en plus leur place dans des systèmes de production économiquement viables.
Les éleveurs et professionnels qui font le choix des races locales bretonnes, travaillent dans le respect de leur environnement, tout en cultivant la différence culturelle régionale. La majorité d’entre eux fonctionne en circuit court : ils produisent, transforment et commercialisent leurs produits à la ferme ou sur les marchés locaux.
Conserver et valoriser ces races
Le Parc d’Armorique est engagé depuis les années 1990 dans la conservation des races domestiques bretonnes, aux côtés des éleveurs réunis en associations. Le Domaine de Menez Meur à Hanvec est le fer de lance de cette mission : toutes les races de vaches, moutons, chèvres, porcs et chevaux y sont élevées. Les animaux sont présentés au public pour le sensibiliser à ce patrimoine et transmis vers des élevages.
Depuis 2011, le Parc travaille en partenariat avec la Fédération des Races de Bretagne, qui intervient sur la valorisation professionnelle de ces races, de leurs produits et des systèmes agricoles associés. L’élevage de Menez Meur est présent aux concours agricoles régionaux et nationaux, où il est régulièrement primé. De plus, son cheptel est mis à profit pour entretenir les milieux naturels du domaine, montrant clairement la complémentarité de la préservation des biodiversités sauvage et domestique.
Enfin, le domaine vient en appui aux associations d’éleveurs dans leurs projets. Depuis 2016, le Parc accueille la pépinière de chevrettes de l’Association de sauvegarde et de promotion de la Chèvre des fossés. L’objectif est de faciliter l’émergence de projets de production fromagère avec cette race locale. Ceci pour réaffirmer son intérêt agricole, en permettant l’acquisition de cheptels constitués de jeunes chèvres « prêtes à mettre bas » choisies et élevées pour leurs qualités laitières.