Le Parc naturel régional d’Armorique, le Syndicat de Bassin de l’Elorn, le Syndicat des Eaux du Bas-Léon, le Syndicat de l’Horn et Morlaix Communauté lancent aujourd’hui la 8e édition du concours Prajoù an Arvorig. Ouvert à 166 communes du Finistère Nord, il mettra en lumière les pratiques agro-écologiques en récompensant les prairies présentant un bon équilibre entre valeur agricole et valeur écologique. Les agriculteurs ont jusqu’au 15 mai pour déposer leur candidature.
Le concours général agricole des Pratiques agro-écologiques – Prairies et parcours valorise au niveau national les pratiques agricoles qui s’appuient sur la biodiversité pour une agriculture de qualité dans les territoires. En effet, en associant agronomie et écologie, les méthodes de production agro-écologiques renforcent l’autonomie des exploitations et leur capacité d’adaptation face aux crises et améliorent la qualité des productions alimentaires avec de multiples bénéfices écologiques.
Décliné en local, le concours permet d’apporter une reconnaissance officielle aux savoir-faire développés par les agriculteurs qui produisent tout en préservant l’environnement.
Prajoù an Arvorig : un concours ouvert à 166 communes du territoire

Prajoù an Arvorig est la déclinaison locale du concours général agricole dans le Finistère Nord et concerne le territoire du Parc Naturel Régional d’Armorique, du Syndicat de Bassin de l’Elorn, du Syndicat des Eaux du Bas-Léon, du Syndicat de l’Horn et de Morlaix Communauté.
Un territoire contrasté et des prairies naturelles très rares
Si le territoire d’Armorique se caractérise par une dominance de l’élevage herbager pâturant, le reste du territoire voit les élevages hors sol en plus fort développement. L’extrême Nord du territoire est particulièrement dédié aux cultures de légumes de plein champ.
Mise en culture, apports en nutriments, diminution du nombre d’éleveurs et disparition des pratiques agricoles traditionnelles… Les prairies naturelles sont de plus en plus rares sur le territoire et doivent faire l’objet d’une attention particulière.
C’est précisément l’idée du concours Prajoù an Arvorig qui met en lumière ces espaces qui jouent un rôle clé pour la biodiversité et qui ont toute leur place dans les systèmes d’exploitation.
Comment participer ?
➡ Les agriculteurs qui veulent proposer l’une de leurs prairies naturelles sont invités à se faire connaitre avant le 15 mai auprès des organisateurs locaux (➡ informations pratiques disponibles ici). Les parcelles proposées sont exclusivement des prairies permanentes (non retournées depuis plus de cinq ans) ou des parcours pastoraux quel que soit leur degré d’hydromorphie (sec, moyen, humide)
➡ Un jury composé d’agronomes, de botanistes, d’écologues, d’apiculteurs visiteront les parcelles candidates les 30 et 31 mai 2022. A l’aide d’une grille nationale, ils jugeront de l’équilibre entre agronomie et écologie des parcelles selon 7 critères de notation.
Plus de 40 praires visitées sur le territoire
En sept années de concours, une quarantaine de prairies ont été analysées par les jurys locaux et une trentaine d’éleveurs ont pu échanger sur leurs pratiques et saisir l’importance de leur travail pour la préservation du bon état écologique de ces milieux (et inversement).

« Grâce à mon expérience de treize ans comme technicien d’élevage, je savais exactement quel type de ferme je voulais acheter : une ferme qui me permette un système tout herbe cohérent. Par contre je ne pensais pas que le simple pâturage de mes vaches laitières pouvait permettre le développement d’une flore si importante : + de 50 espèces ! »
Styven Thomas
Au Salon International de l’Agriculture à Paris en 2022, c’est Styven Thomas, éleveur laitier sur la commune du Faou et lauréat 2021 du concours Prajoù an Arvorig, qui a reçu le premier prix d’excellence agro-écologique dans la catégorie « pâturage prioritaire ».
Le concours Prajoù an Arvorig en bref !
Reconnaissance ➡ Une reconnaissance collective et individuelle du rôle des éleveurs dans la valorisation et la préservation de la biodiversité des prairies non semées, et dans l’importance de ces milieux pour la qualité des produits alimentaires.
Échange ➡ Une occasion unique d’échanger directement sur l’exploitation avec des spécialistes qu’un éleveur ne fréquente pas ou peu habituellement : botanistes, agronomes, apiculteurs…, et de s’ouvrir à d’autres regards.
Connaissance ➡ Des informations et des conseils de gestion fournis par le jury, appréciés par les éleveurs, concernant les parcelles, la richesse de leur flore en lien avec le milieu et les pratiques (valeur fourragère, impact sur la qualité des produits, la santé des animaux, valeur mellifère, etc.).
Valorisation ➡ Un coup de projecteur mettant en évidence auprès de leur clientèle, des habitants ou des élus, leur contribution à la préservation de la biodiversité, et leur implication dans la qualité et la typicité des produits de terroir.