Silence ça couve ! Ensemble préservons la tranquillité des oiseaux nicheurs

Nous rentrons dans la période de couvaison du Courlis cendré. Comme le Busard Saint-Martin et le Busard cendré, cet oiseau rare et sensible niche à même le sol dans les landes des monts d’Arrée. Certains Courlis cendrés ont parcouru un voyage de plus de 3 000 km pour venir retrouver leur nid et élever leurs poussins. Face au déclin de leurs effectifs dans les monts d’Arrée, le Parc naturel régional d’Armorique s’est inspiré de la campagne nationale « Quand on arrive en Parc » pour réaliser un visuel dédié aux bons réflexes à adopter pour éviter leur dérangement en cette période cruciale. 

Des espèces menacées et sensibles au dérangement

Les monts d’Arrée, abritent une diversité remarquable d’espèces d’oiseaux nicheurs qui trouvent dans les landes rases et les prairies adjacentes un habitat idéal pour se nourrir et se reproduire. Les Courlis cendrés, les Busards Saint-Martin et les Busards cendrés en sont des représentants emblématiques. 

Leurs effectifs connaissent cependant une baisse importante depuis quelques années. Par exemple pour le Busard Saint-Martin, 22 couples ont été recensés dans les monts d’Arrée en 2016 et 70 à 76 couples à l’échelle de la Bretagne, soit une baisse de 25% depuis le dernier atlas de 2006. En 2023, seuls 6 couples de Courlis cendrés ont tenté de se reproduire sur les sites des monts d’Arrée qui constituaient pourtant un des bastions des courlis cendrés nicheurs de Bretagne avec 86 couples en 1977. 

Les facteurs connus menaçant ces espèces dans les monts d’Arrée et à l’échelle nationale et européenne sont :

➡︎ La dégradation et la perte de leurs habitats de reproduction, notamment les surfaces de landes gérées par fauche ou pâturage, liées aux modifications des pratiques agricoles (drainage, morcellement des prairies de fauche et intensification de l’exploitation agricole).  
➡︎ La prédation 
➡︎ Le dérangement par la fréquentation humaine sur les sites de nidification : ces oiseaux sont très sensibles au dérangement. La présence de chiens laissés en liberté ou de promeneurs en dehors des chemins peut entraîner la fuite des parents qui vont laisser les œufs et les jeunes à la merci des prédateurs comme les renards ou les corneilles noires.
➡︎ Les effets du changement climatique avec notamment la recrudescence d’incendies : Les incendies de 2022 dans les monts d’Arrée ont probablement impacté quelques nichées ainsi que la disponibilité de la ressource trophique (forte mortalité des populations de passereaux, micromammifères et insectes, qui sont des ressources alimentaires pour les Busards).

ZOOM SUR LE COURLIS CENDRÉ : portrait d’un oiseau à protéger

  • C’est un oiseau nicheur qui se reproduit presque exclusivement dans les landes rases et qui tend à disparaître des Monts d’Arrée : ils étaient 20 couples en 2017 contre 86 en 1977.
  • Sa population mondiale est estimée entre 610 000 et 800 000 oiseaux. Elle est en forte régression dans les pays européens.
  • En Europe, c’est le plus grand limicole : vivant dans la vase, il se nourrit d’invertébrés qu’il attrape grâce à son long bec courbé.
  • Le courlis cendré, qui peut vivre jusqu’à 32 ans, est une espèce philopatrique : c’est-à-dire qu’elle est très fidèle à son lieu de naissance pour se reproduire. Les couples sont également très fidèles entre eux et se retrouvent chaque année au début du printemps sur leur site de nidification.
  • Les poussins sont nidifuges : une fois éclos, ils quittent le nid en quelques heures et sont mobiles et indépendants pour se nourrir. Les parents demeurent présents pour les surveiller et les défendre contre les prédateurs.
  • Statut de conservation : liste rouge UICN, vulnérable (VU) à l’échelle de l’Europe et presque menacée (NT) à l’échelle mondiale.

Les bons réflexes à adopter pour aider nos Courlis cendrés bretons à réussir leur nichée ! 

Face à ces menaces, nous avons toutes et tous un rôle à jouer en adoptant collectivement des gestes simples pour éviter leur dérangement :  

  • Restons sur les sentiers balisés ; 
  • Tenons nos chiens en laisse ; 
  • Observons les oiseaux nicheurs au loin ; 
  • En cas de cris et de signes d’agitation, nous sommes probablement trop proches d’un nid !
  • Respectons l’interdiction de vol de drones ; 
  • Agriculteurs et collectivités, pratiquons la fauche tardive. 

Ces bons réflexes sont particulièrement importants en période de nidification et nous invitons les habitants et les visiteurs du territoire à respecter ces bonnes pratiques tout au long de l’année dans les espaces naturels pour respecter la tranquillité des espèces qui y vivent dans leur ensemble.

Les actions du Parc d’Armorique pour préserver leurs habitats  

Depuis les années 1990, le Parc apporte à une quarantaine d’agriculteurs un accompagnement sur le terrain et sur l’obtention des financements européens pour encourager la gestion des landes par fauche ou par pâturage. Les landes fauchées constituent ainsi des milieux « ouverts », favorables à une biodiversité remarquable et permettant aux oiseaux de nicher. 

En tant que gestionnaire du site Natura 2000 des monts d’Arrée, le Parc d’Armorique réalise également des actions de préservation et de restauration des landes et des tourbières. Ce travail est renforcé depuis 2021 grâce au programme LIFE Landes d’Armorique pour restaurer, d’ici 2026, 200 hectares de landes et tourbières à travers des actions concrètes. Parmi elles, des opérations de gyrobroyage pour “rouvrir” des landes, des actions de sensibilisation auprès des usagers de la lande, la mise à disposition de parcelles pour la fauche ou encore des suivis ornithologiques aux côtés de l’association Bretagne Vivante. 

Le programme LIFE Landes est porté par le Parc d’Armorique en partenariat avec le Département du Finistère et Bretagne Vivante, avec le soutien financier de l’Europe, de l’État et de la Région Bretagne. Pour en savoir plus : Le programme LIFE Landes d’Armorique  

Ces outils de communication s’inscrivent dans la campagne « Quand on arrive en Parc » de la Fédération des Parcs naturels régionaux de France, qui a pour objectif de sensibiliser les usagers des milieux naturels et prévenir les conséquences de la surfréquentation. Pour en savoir plus et découvrir prochainement les autres visuels de l’édition 2024 de cette campagne, rendez-vous sur le site de la Fédération des Parcs naturels régionaux de France.

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