Le domaine de Menez Meur compte plus de 600 ha de landes : c’est le plus grand Espace naturel sensible du Département du Finistère. Toute l’année, le Parc, en tant que gestionnaire du site, veille à la gestion durable de ces milieux, par la fauche et le pâturage. Retour en images sur la fauche de landes estivale de septembre 2024 qui a permis de produire une soixantaine de bottes rondes qui serviront au paillage des animaux.
Le domaine de Menez Meur abrite un important massif de landes sèches à humides : plus de 600 hectares. 140 d’entre elles, parce qu’elles sont entretenues par la fauche et le pâturage, font l’objet de Mesures agro-environnementales et climatiques (MAEC).
Les Mesures Agro-Environnementales et Climatiques (MAEC) font partie des dispositifs d’aide définis par la Politique Agricole Commune (PAC) et sont financés par l’Europe et la France. Souscrites pour une durée de cinq ans, les MAEC permettent aux agriculteurs de bénéficier d’une aide financière, en contrepartie de pratiques agricoles vertueuses pour l’environnement.
Retour en images sur la fauche de landes 2024 à Menez Meur
Tous les ans, ce sont 60 hectares de landes qui sont fauchées sur le domaine de Menez Meur par l’ETA (Entreprise de Travaux Agricoles) de l’Elorn, avec l’appui des agents animaliers du Parc. Ces derniers utilisent ensuite la paille pour la litière des animaux de la ferme : 12 races locales sont en effet élevées sur le domaine.
Cette année, la fauche a eu lieu mi-septembre et a permis de produire 64 bottes rondes.
Les 80 hectares restants sont mis à disposition de cinq agriculteurs locaux par le biais de prêts à usage par le Département du Finistère. Certains agriculteurs avaient notamment été sélectionnés au printemps 2023 suite à un appel à manifestation lancé par le Parc portant sur 47,30 ha de landes.
Pourquoi faucher les landes ?
Pour préserver les paysages de landes et leur biodiversité exceptionnelle
La lande est un paysage intimement lié à l’activité humaine. Le pâturage et la fauche sont deux pratiques agricoles traditionnelles qui permettent d’entretenir durablement les landes. Ces milieux, en restant ouverts, peuvent accueillir une biodiversité remarquable. Ainsi, le domaine de Menez Meur abrite des oiseaux qui nichent dans la lande (Fauvette Pitchou, Busard cendré, Engoulevent d’Europe), des amphibiens (Triton marbré, Salamandre) et une flore spécifique (Gentiane pneumonanthe, Droséras, Lycopode inondé).
Pour développer une agriculture durable
Sur le plan agricole, les parcelles de landes constituent pour les éleveurs des espaces supplémentaires pour faire paître leurs animaux en été et produire du paillage (litière pour les animaux) en hiver.
Pour faire face au changement climatique et lutter contre les incendies
À l’heure où les épisodes caniculaires saisonniers se multiplient et où les zones sensibles comme les monts d’Arrée sont susceptibles d’être touchées par les incendies, les parcelles de landes entretenues jouent un rôle de pare-feu naturel.
Et ailleurs sur le territoire ?
Le Parc naturel d’Armorique compte environ 10 000 hectares de landes et de tourbières. 1100 font l’objet de Mesures agro-environnementales et climatiques et sont gérées durablement par 45 agriculteurs locaux. Le Parc les accompagne dans la contractualisation de ces aides et propose des formations spécifiques sur les enjeux liés à la préservation et la restauration des landes.